La finale de 1993 qui a opposé les Chicago Bulls aux Phoenix Suns est encore considérée aujourd’hui comme l’une des plus belles que la NBA ait pu nous offrir. Les duels que se sont livrés à distance Michael Jordan et Charles Barkley sont encore dans toutes les mémoires. Mais ce que l’on a plus de mal à se rappeler c’est que cette magnifique affiche a failli ne jamais avoir lieu. Car si l’excellente saison régulière (62-20) des Suns leur octroyait l’avantage du terrain sur l’ensemble des playoffs, les joueurs de l’Arizona ne pensaient sûrement pas connaître l’enfer dès le premier tour des phases finales.

Barkley et les Suns sont passés tout près de la correctionnelle…
Avec les Lakers en adversaire désigné, on ne donnait pas cher de la peau des vieux lions californiens. Emmenés par le duo de trentenaires James Worthy – Byron Scott, les Lakers étaient sur la pente descendante, encore orphelins d’un certain Magic Johnson. Excès de confiance ? Pression trop importante ? Toujours est-il qu’après les deux premiers matchs disputés sur leur parquet, les coéquipiers de Barkley se retrouvent menés 2-0 et ne sont plus qu’a une rencontre de l’humiliation l’élimination… Un scénario incroyable, que personne n’avait osé envisager. Incapables de répondre au coup de chaud de l’ancien parisien Sedale Threatt lors du premier match (35 points à 17/24 aux tirs), les Suns subissent la loi de Vlade Divac lors du game 2 (19 points, 13 rebonds, 6 passes et 3 contres pour le pivot serbe). C’est donc dos au mur et face à une équipe qui n’a plus rien à perdre que les favoris de la conférence Ouest se rendent à L.A.
Avant cela, leur jeune coach Paul Westphal, sous le feux des critiques, avait balancé en conférence de presse que ses joueurs allaient renverser la vapeur et se qualifier pour le second tour. Des paroles osées sur l’instant, mais qui ont sûrement atteint leur but, à savoir motiver sa formation, puisque les Suns, après avoir flirté avec le vide lors du troisième round (107-102), ce sont bien repris dans le quatrième match (101-86) et abordent donc l’ultime rencontre gonflés à bloc devant leur public. Mais loin de se laisser abattre, les coéquipiers du toujours clutch James Worthy (24 points dans ce match) mènent 95-93 à moins de 20 secondes du terme, avant que Dan Majerle, par un shoot plus que difficile ne vienne remettre les deux équipes à égalité. Il reste alors 13 secondes à jouer. Les Lakers ont le shoot de la gagne, mais Byron Scoot force à trois points. Son tir est trop court, prolongation. Fatigués, les vieilles jambes des Lakers laissent filer la victoire. Le bedonnant Oliver Miller (17 points, 14 rebonds et 7 contres) se charge d’anéantir les derniers espoirs des Lakers (112-104 score final). L’honneur est sauf pour Phoenix mais que la bataille fut rude et sérrée. Désormais avertis que le chemin vers la gloire est semé d’embûches, la bande à Barkley va tracer son chemin jusqu’à la finale, pour le résultat que l’on sait…