Le basket est et reste avant tout un sport collectif où la force d’une équipe réside souvent dans une alchimie parfaite entre coéquipiers où chaque joueur s’épanouit à travers le travail de tout un groupe. Cette volonté de faire briller son coéquipier en partageant la balle est la marque de nombreuses formations de légendes. On pense notamment aux anciens Celtics et à ceux des années 80, aux Lakers du duo Magic / Jabbar ou encore aux Chicago Bulls et leur fameuse attaque en triangle. A coté de tous ces exemples d’équipes couronnées, il existe également d’autres formations plus malchanceuses malheureuses. Un club vient immédiatement à l’esprit quand on parle de jeu collectif et d’échec dans la conquête d’un titre, il s’agit des Sacramento Kings du début des années 2000.

La bande de joyeux lurons des Kings vous salue bien !
Les premiers balbutiements de ce qu’allait être le basket champagne proposé par la formation californienne débutent lors de la saison 1998-1999. Le club draft alors un certain Jason Williams tout en ayant récupéré via un transfert Chris Webber et signé Vlade Divac en tant que Free agent. L’ossature de l’équipe est faite. Très vite, Rick Adelman perçoit le potentiel athlétique et collectif des ses nouveaux protégés. Le coach californien confie les rennes de l’équipe à son meneur rookie Jason Williams. Bien qu’inexpérimenté, J-Will va se mettre tout le public dans la poche avec son jeu on ne peut plus flashy. Ses dribbles renversants et ses passes aveugles enflamment toute la ligue et donnent le ton à l’attaque des Kings qui devient l’attaque la plus prolifique de toute la NBA cette année là. Dans le même temps, Sacramento passe d’un bilan médiocre de 27-55 à celui de 27-23 (lock out oblige) et décroche sa qualification pour les playoffs.

le magicien blanc
Éliminés de justesse par Utah au premier tour (2-3), les Kings attaquent la saison suivante gonflés à block. Va alors débuter une rivalité avec le voisin californien, les Los Angeles Lakers. Les deux formations vont s’affronter trois années consécutives en playoffs. Trois confrontations qui vont malheureusement pour Sacramento, toujours tourner à l’avantage du duo Kobe-Shaq. Premier duel en 2000, les protégés de Phil Jackson ont besoin d’un cinquième match décisif au premier tour pour venir à bout de Chris Webber et sa bande. En 2001, les deux équipes se retrouvent en demi finale de conférence et les Lakers balayent 4-0 les espoirs de revanche de leur nouvel meilleur ennemi. Contrariés par la baisse de rendement et le manque de réussite de Jason Williams dans les moments décisifs, les Kings décident de transférer leur « White Chocolate » aux Grizzlies en échange du très prometteur Mike Bibby, jugé plus sur et (surtout) meilleur shooteur. La mayonnaise avec le reste du groupe prend très rapidement et le pari, au départ risqué des dirigeants, est plus que payant. Cette année là, les Kings, avec un ratio de 61 victoires pour 21 défaites finissent avec le meilleur bilan de toute la NBA. Ils retrouvent cette fois ci les Lakers en finale de conférence avec l’avantage du terrain. Un des tournants de la série va se dérouler lors du match 4. Alors que les Kings ont la possibilité de mener 3-1 en ayant deux points d’avance à 8 secondes de la fin, la balle va miraculeusement atterrir dans les mains de Robert Horry qui arme son shoot à trois points. Le ballon transperce le filet en même temps que le buzzer retenti :
Bien que sonnés, les Kings vont tout de même remporter la rencontre suivante pour mener 3-2, mais les hommes de Rick Adelman ne parviendront pas à stopper la puissance du Shaq et vont s’incliner deux fois de suite dans les games 6 et 7. Un match sept perdu 112-106 qui va voir les coéquipiers d’un excellent Kobe Bryant (30 points, 10 rebonds et 7 passes) s’imposer sur le parquet de Sacramento et défier ainsi les statistiques qui donnaient moins de 20 % de chance aux Lakers de se qualifier… Reparti à la conquête du Graal, la saison suivante va voir les Kings s’incliner une nouvelle fois lors d’un septième match, face à Dallas cette fois en demi finale de conférence, avec un Chris Webber qui se blesse au genou lors de la deuxième rencontre et qui sera out pour le reste de la série.

Malgré les défaites, les Kings sont toujours restés unis
Un nouvel échec qui n’empêche pas les Kings de repartir de plus belle et de réaliser une nouvelle très bonne saison régulière (55-27) avec l’apport supplémentaire du pivot Brad Miller, qui réussit à très vite se fondre dans le collectif bien huilé de sa nouvelle équipe. Mais les Kings vont encore une fois s’incliner en demi-finale de conférence, cette fois ci face au trio des Wolves Garnett-Sprewell-Cassell et une nouvelle fois au bout du bout d’un septième match tendu (défaite 80-83) dominé de la tête et des épaules par un Kevin Garnett monstrueux (32 points, 21 rebonds et 5 contres). A cette nouvelle élimination précoce, vient s’ajouter le départ de Vlade Divac. L’emblématique pivot serbe, en fin de contrat, quitte une équipe meurtrie et s’en va rejoindre les Lakers pour un dernière année.

Une nouvelle et ultime désillusion pour le duo Divac-Webber
Une page se tourne du coté de la capitale californienne. La saison qui suit verra le transfert en cours de saison de Chris Webber en partance pour les Sixers. C’est la fin d’une (très) belle page de l’histoire des Kings. Malgré d’énormes talents individuels, un jeu collectif qui a fait rêver tous les passionnés de la grosse balle orange et qui est encore montré en modèle aujourd’hui, Sacramento n’est jamais parvenu à passer le cap qui l’aurait définitivement fait rentrer dans l’histoire. Avec les éternels regrets, il reste aujourd’hui de belles images de cette période dont voici un échantillon :