Le basket a beau changer, évoluer, l’essence même de ce magnifique sport reste et restera toujours de faire rentrer la grosse balle orange dans le cercle. Ce principe de base, l’équipe de France de basket a malheureusement été incapable de l’appliquer au pire moment de son quart de finale face à l’Espagne. Alors qu’ils mènaient 57-54 (33ème minute), les bleus vont se mettre à bafouiller leur basket offensif. Une période de disette fatale de six interminables minutes. Parker cadenassé par Llull, les hommes de Vincent Collet n’arrivent pas (plus) à trouver la faille. Impeccables en défense, ils résistent malgré tout, mais leur incapacité à scorer gache cette magnifique débauche d’énergie.

Même avec des lunettes, TP ne verra pas plus loin que les 1/4…
Maladroits, hésitants, ils n’inscriront que six tout petits points lors de cet ultime quart temps. Portés par les frères Gasol (24 points 19 rebonds à eux deux), les espagnols n’en demandaient pas tant, eux qui ont senti pour la premiere fois depuis longtemps que cette équipe là pouvait les térasser. Car oui, durant plus de trois quart temps, les ennemis jurés de la grosse balle orange bleu blanc rouge ont tremblé. Sur les ailes d’un Boris Diaw surmotivé (10 points, 6 rebonds et 5 passes à la mi-temps), les tricolores entamment de la meilleure des manières ce match. Comme attendu, le défi physique imposé par la raquette ibérique fait mal. Les intérieurs français enchaînent tour à tour les fautes, mais le fond de jeu collectif et l’agressivité défensive des coéquipiers de Tony Parker font merveille. Pour la première fois depuis quatre ans, l’équipe de France joue les yeux dans les yeux avec l’Espagne. A la fin du troisième quart-temps, les bleus sont encore devant (53-51), on connaît malheureusement la suite…

Batum a pourtant bien tenté de faire barrage
Animés par un mélange de colère et de frustration, Ronny Turiaf et (surtout) Nicolas Batum se laissent allés en toute fin de rencontre et commettent deux grossières fautes anti sportives certes compréhensives mais totalement déplacées. Une fois de plus, les bleus s’inclinent face à leur ennemi juré et Pau Gasol reste invaincu face aux français. La sentence est cruelle, car contrairement aux affrontements précédents, les médaillés d’argent du dernier Euro avaient les moyens et semblaient en mesure de battre cette formation ibérique. Ce terrible passage à vide en fin de rencontre en a décidé autrement. Pour reprendre une formule qui n’appartient qu’au sport, pour une fois, ce ne sont pas les espagnols qui ont gagné, mais les français qui ont perdu.

Une légitime frustration…
Il reste maintenant à rebondir et à réfléchir au futur de cette équipe, qui est malgré tout encore loin d’en avoir complètement terminée. La génération Parker aura certainement son mot à dire lors du prochain euro 2013 et du mondial 2014. D’ici là, des joueurs auront certainement cédé leur place, mais TP n’aura plus ses goggles, Joakim Noah et ses précieux centimètres seront, on l’espère, cette fois ci de la partie, bref, de nouvelles bonnes raisons d’espérer, encore et toujours…