PSG Racing Basket, un nom qui évoquera de fabuleux souvenirs aux passionnés parisiens de la grosse balle orange. À la recherche perpétuelle d’une équipe digne de la capitale, le basketball français a cru trouver enfin une réponse satisfaisante lors de la saison 1996-1997. Charles Bietry, toujours en quête de nouveautés, a pris une décision audacieuse en recrutant des joueurs de renommée internationale. C’est ainsi que Richard Dacoury, la légende du CSP Limoges, a posé ses valises dans la Ville Lumière, accompagné de l’athlétique intérieur belge Eric Strulens en provenance de Charleroi, et d’Arsène Ade-Mensah d’Antibes. Ces trois joueurs ont rejoint le trio français Sciarra-Risacher-Mériguet déjà en place. Mais là où l’ancien responsable des sports de Canal Plus a fait sensation, c’est avec un duo de joueurs américains sans précédent à ce niveau.

Deux véritables joueurs NBA, Seattle Threat et J.R Reid, s’engagent avec le PSG Racing Basket.
Sous les projecteurs
Le premier, ancien remplaçant de Magic Johnson aux Lakers, compte pas moins de 930 matchs en NBA. Le deuxième, star universitaire sous les couleurs de North Carolina, est un puissant ailier fort ayant fait ses preuves chez les Hornets et les Spurs. Un coup de maître de la part de Bietry, qui attire tous les projecteurs médiatiques sur le club. L’équipe de Paris impressionne déjà sur le papier et est annoncée comme l’une des grandes favorites pour le titre.

Mais le PSG n’est pas un club ordinaire… Pour se faire remarquer, il faut des crises, des rebondissements, des conflits, des rumeurs et surtout des victoires. C’est exactement ce que va vivre cette équipe de superstars de l’époque. Après seulement trois matchs, Threat se blesse et est remplacé temporairement par Rusty Larue, puis par la suite par Zarko Paspalj. Ces changements n’ont pas favorisé la stabilité, et après un début de saison chaotique, le club décide de se séparer de son entraîneur, Chris Singleton, au début du mois de décembre. Et ce n’est pas un, mais deux coachs qui vont désormais prendre en charge l’équipe. Diddier Dobbels s’occupe des entraînements tandis que Jackie Renaud dirige les matchs. Une situation quelque peu rocambolesque, mais qui s’accorde parfaitement avec l’atmosphère décalée du PSG Racing Basket.
Le déclic à Kaunas
Deux événements vont insuffler une dynamique positive à l’équipe parisienne. Tout d’abord, l’arrivée de Juri Zdvoc. Le meneur de jeu slovène, champion d’Europe avec le CSP Limoges quatre ans auparavant, apporte son sens du collectif. Comme c’est souvent le cas, il faut un match de référence pour lancer une équipe. Ce match, le PSG Racing Basket le trouve à Kaunas, lors du huitième de finale retour de la coupe, avec une victoire au buzzer grâce à un incroyable tir de leur star, J.R Reid. À partir de ce moment-là, l’équipe se transforme. En mission, les joueurs du PSG dominent tous leurs adversaires. Seul le Real Madrid parviendra, non sans difficulté, à stopper le rouleau compresseur en demi-finale de l’Eurocoupe (62-57 à l’aller et 58-56 au retour). Avec huit victoires consécutives pour clore la saison régulière de Pro A, les protégés de Biétry suscitent la crainte avant le début des playoffs.

Les craintes des adversaires se concrétisent lorsque le PSG Racing Basket élimine Le Mans en quarts de finale, puis le champion en titre Pau Orthez (privé de Rigaudeau) en demi-finale, pour accéder à la finale contre l’ASVEL.
Pari(s) réussi pour Bietry
Face à une équipe villeurbannaise affaiblie par l’absence de deux de ses joueurs majeurs (Digbeu et Bilba), le PSG Racing Basket confirme son élan euphorique. Après une victoire à l’extérieur lors du match aller avec une performance exceptionnelle d’Ade-Mensah en attaque (23 points) et en défense contre Denaley Rudd, les joueurs parisiens, soutenus par un Coubertin plein à craquer, réalisent leurs ambitions et remportent le titre de champion de France. L’incroyable pari(s) de Bietry est réussi. L’ancien responsable des sports de Canal Plus a propulsé le club de la capitale au sommet.
