On a parfois tendance à l’oublier, mais l’essence même du basket reste quand même de mettre cette grosse balle orange dans le panier. Le shoot, geste suprême pour y parvenir, est un exercice compliqué, mélange de qualités d’adresse, de technique et de force mentale. Pour acquérir un shoot digne de ce nom, il n’existe pas trente six solutions. Le travail, le travail et encore le travail… Sans d’incalculables heures à balancer la gonfle dans ce fichu cercle orange, point de résultat. Certes, des joueurs gâtés ont reçu de dame nature une adresse naturelle qui leur donne un avantage non négligeable face au commun des mortels, mais ce seul don ne suffit pas.

shooteurs

Qu’importe le maillot et les années, la parfaite mécanique du shoot est restée la même…

Le physique est primordial pour pouvoir assumer un rôle de « shooteu ». Mouvement simple mais complexe, le shoot sollicite plusieurs partis du corps. Souvent négligées, les jambes sont essentielles dans la bonne préparation du tir. Des bons appuis sont la base pour enchaîner ensuite la mécanique. L’extension des jambes peu être considérée comme le point de départ du tir. C’est ensuite que le haut du corps rentre en jeu. Le dos bien droit, place au geste individuel des bras et des mains. A partir de là, chaque joueur à sa particularité et sa spécificité. L’idéal est d’avoir le coude (celui qui porte le ballon) bien droit formant un angle proche des 90°. L’autre bras qui accompagne ne doit pas trop s’écarter, c’est lui qui accentue la stabilité. Enfin, les mains. Celle du shoot où repose la gonfle doit être bien écartée afin d’avoir le maximum de contrôle, la paume ne touchant pas le cuir. L’autre main cale la balle sans la recouvrir complètement.

Apprend à shooter (avec le ballon dernière la tête) comme Larry Bird :

Cette description du geste idéal, le joueur qui l’incarne le mieux est sans aucun doute Ray Allen. L’ex futur retraité a sûrement le geste le plus pur que l’on puisse trouver. Chez d’autres snipers de renoms, il existe une particularité. Le légendaire Larry Bird déclenchait son tir la balle derrière sa tête et le coude accompagnateur bien écarté au moment où il armait son shoot. Chez Chris Mullin et Drazen Petrovic, on retrouve la même manie qui consiste à mettre la balle légèrement avancée par rapport à la normale. A chacun sa petite touche personnelle. La seule qualité qu’ont en commun ces artistes et qui ne concerne pas le physique reste un mental d’acier. Le shooteur doit être capable d’oublier les cinq ou six tirs qu’il vient de rater pour se concentrer uniquement sur le prochain. La vrai force de ces spécimens réside dans cette capacité à toujours garder espoir et à ne jamais se décourager après plusieurs échecs. Cette force mental s’acquiert lors d’interminables séances d’entraînements à enchaîner des séries de tirs.

Et si le meilleur d’entre tous, c’était finalement lui….

Il n’existe pas un shooteur qui ne soit pas un « rat » de gymnase, celui qui continue à shooter encore et encore, alors que la nuit tombe et que le gardien du gymnase attend patiemment que le drogué finisse ses exercices. Il existe d’innombrables histoires relatant des exploits de l’ombre réalisés par le maîtres en la matière. Une des plus belles relate qu’un jour, après l’entraînement des Nets, Drazen Petrovic conclue sa série de 115 shoots à 3 points avec seulement deux échecs. Je vous laisse le soin d’imaginer et/ou rechercher  l’exactitude de cette histoire…

Parce qu’il est toujours très compliqué d’établir un classement final, je préfère proposer un Top 10 des meilleurs shooteurs en les citant par ordre alphabétique. Ca tombe bien, Ray Allen avec un A est le premier de la liste…

Ray Allen :

Ray Allen shoot

Comme déjà évoqué plus haut, surement le shooteur au geste le plus pur. Numéro un au nombre de shoots à trois points réussis de toute l’histoire de la NBA, le shooting guard des Celtics, champion en 2009, est LA référence en la matière. Voici une vidéo (à visionner ICI) qui met en scène Ray Allen vous expliquant sa méthode et comment avoir un bon shoot

Stats en carrière : 18,9 pts-4,1 rbs-3.4 pds-45,2% aux shoots 40% à 3 pts

Larry Bird :

Larry Bird

Est il encore nécessaire de présenter Larry Bird ? Légende vivante de la grosse balle orange, l’ailier des Celtics, triple MVP et champion NBA (81,84 et 86), était un formidable shooteur. Sa grande taille lui permettait d’armer son tir d’à peu près partout et quand il le voulait. Vainqueur à 3 reprises du concours à 3 points du all-star game, Bird était un acharné de travail. Voici une vidéo où il explique son shoot (ICI)

Stats en carrière : 24,3pts-10rbs-6,3pds-49,6% aux shoots 37,6% à 3 pts

Stephen Curry :

Stephen Curry

 

Ayant écrit l’article il y a maintenant 3 ans, le petit prodige de la baie de San-Francisco est à l’origine de la mise à jour de cette page, c’est pour dire. Devant l’insolence adresse du MVP en titre, il m’était impossible de ne pas l’ajouter dans cette liste. Auteur d’un début de saison 2015 stratosphérique, Curry écoeure tous ses adversaires par ses shoots et sa vertigineuse vitesse d’exécution dans sa mécanique de tir. Encore jeune (27ans), il est bien parti pour marquer (encore et encore) l’histoire du shoot… Vidéo qui analyse du shoot de Curry Curry

Stats en carrière : 21,2pts-4,2rbs-6,9pds-47,2% aux shoots, 44,1% à 3pts

Reggie Miller :

Reggie Miller

Un véritable spécialiste du shoot. Peut être le joueur le plus orienté vers cet art, délaissant les autres compartiments du jeu. Un tueur dans le moneytime. Ses exploits lors des playoffs traînent toujours dans toutes les mémoires et hantent encore le Madison Square Graden…Jamais titré, l’arrière des Pacers n’en reste pas moins un des meilleurs artilleurs que la NBA est connue. Vidéo : R.Miller, 3 points assassin

Stats en carrière : 18,2pts-3rbs-3pds-47,1%aux shoots 39,5% à 3pts

Chris Mullin :

Chris Mullin

Doté d’un physique quelconque, l’originaire du Bronx a très vite compris que son adresse naturelle lui serait son arme favorite pour percer. D’une précision diabolique, il finira sa carrière avec un pourcentage au dessus des 50% de réussite. Un véritable exploit dont très peu d’arrières peuvent se venter. Vidéo de Chris Mullin ICI

Stats en carrière : 18,2pts-4,1rbs-3,5pds-50,9%aux shoots 38,4 à 3pts

Dirk Nowitzki :

Dirk No

Certes, le grand Dirk est tout sauf en arrière, mais même du haut de ses 2m15, il mérite d’être considéré comme un des plus grands shooteurs. Joueur unique de part son jeu et son gabarit, le MVP 2007 se sert de cette avantage de taille pour armer son shoot qui part de très haut et qui est quasiment incontrable. vidéo

Stats en carrière : 22,2pts-7,9rbs-2,6pds-47,6%aux shoots 38,3% à 3pts

Drazen Petrovic :

Drazen Petrovic

Le « mozart » du basket européen était surement le plus gros bosseur de tous. Énorme scoreur, il s’est exilé en NBA après avoir tout gagné sur le vieux continent. Un talent brut, un poignet de feu qui ne lui faisait que très rarement défaut. Petrovic est parti (beaucoup) trop tôt, il laissera derrière lui une empreinte indélébile et des cartons à la pelle… Vidéo hommage à Pétrovic

Stats en carrière (NBA) : 15,4pts-2,3rbs-2,4pds-50,6%aux shoots 43,7%à 3pts

Glen Rice :

rice

Il fut souvent catalogué comme simple joueur de stats, égoïste, les yeux rivés sur la feuille de stats. Doté d’un magnifique shoot, Glen Rice fut un des meilleurs artilleurs des années 90. Son transfert aux Lakers le relégua à un rôle de l’ombre mais lui apporta un titre de champion. Trois fois all-star (MVP du ASG en 97), il termina laborieusement sa carrière mais restera comme une des fines lames de la ligue. Vidéo de Glen Rice

Stats en carrière : 18,3pts-4,4rbs-2,1pds-45,6%aux shoots 40% à 3pts

Mitch Richmond :

ritchmond

Autre sérial shooteur des 90′, Mitch Richmond s’est longtemps battu seul, avec son shoot comme arme principale. Doté d’un physique de déménageur qui lui valu le surnom de Rock, il a squatté le classement des scoreurs durant 10 ans avant de logiquement réduire la cadence et rejoindre les Lakers une dernière année histoire de partir sur un titre bien mérité. vidéo

Stats en carrière : 21pts-3,9rbs-3,5pds-45,5%aux shoots 38,8% à 3pts

Predrag Stojakovic :

photo

Pur produit de l’école yougoslave, Stojakovic va très rapidement se distinguer par son adresse insolente et une mécanique de shoot assez particulière. Drafté par les Kings en 96, il rejoint la franchise Californienne 3 ans plus tard. Il devient alors le shooteur attitré des Kings. 13 saisons plus tard, il raccroche les baskets sur un titre avec les Mavs. vidéo

Stats en carrière : 17pts-4,7rbs-1,8pds-45%aux shoots 40,1% à 3pts