Comme la grande majorité des sports, le basket ne cesse d’évoluer. De par l’évolution physique des joueurs, le jeu est en constante mutation, avec pour seule et unique devise : plus vite, plus haut, plus fort. Perdus dans cette perpétuelle évolution, les pivots, autrefois incontournables, voient leur rôle décroître saisons après saisons. Qu’il semble bien loin le temps où les équipes s’arrachaient à prix d’or les géants des raquettes, pions alors indispensables à toutes formations visant le titre. Et puis, la prise de pouvoir des arrières s’est soudainement accélérée avec bien évidemment l’arrivée du phénomène Jordan. Mais la toujours fameuse décennie des 90′, bien que toute dévouée à sa majesté, n’en restera pas moins comme la plus représentative de l’impact de ces seigneurs des raquettes.

Le Shaq face au « Dream » lors de la finale NBA 1995
Dans ce cercle fermé des plus de 2m10 dominants, six joueurs se sont particulièrement distingués. Un « six » majeur en haute altitude qui s’est livré de rudes et belles batailles pendant plus de dix ans. S’il est toujours difficile d’effectuer un classement, il me semblait cependant légitime de départager ces six mastodontes des parquets. Voici donc mon verdict :
1) Hakeem Olajuwon (1984-2002) Houston et Toronto
La classe à l’état pur. Un jeu et des appuis d’ailiers dans un corps de pivot. La panoplie de feintes du double champion NBA était inépuisable. D’abord rempart défensif de premier choix, le pivot d’origine nigérienne, à force de travail, est devenu le centre le plus complet offensivement qu’ait connu la NBA. Deux fois champion, MVP en 94, champion olympique en 96, six fois élu dans le meilleur cinq de la saison, on pardonnerait presque à The Dream d’avoir finit sa carrière aux Raptors…
2) Shaquille O’Neal (1992-2011) Orlando, La Lakers, Miami, Phoenix, Cleveland et Boston
La force à l’état brute. Une puissance et une domination physique que l’on n’avait plus vue depuis Wilt Chamberlain. Impossible à arrêter en un contre un, le Shaq a martirisé les cercles durant ses 19 saisons passées sur les parquets. Inimitable show man, il a souvent du composer avec une autre star (Hardaway à Orlando, Bryant aux Lakers, Wade à Miami..) parfois non sans fracas. Chouchou des fans, il continue désormais de satisfaire son public en tant que consultant sur la chaîne TNT.
3) David Robinson (1989-2003) San-Antonio
Si O’Neal était bien le plus puissant, Robinson quand à lui était de loin le plus athlétique. Capable de battre à la course les arrières, il était d’une agilité hors norme pour un joueur de sa taille. Après avoir souffert dans ses nombreux duels face à Olajuwon, son talent et son travail furent récompensés avec deux titres NBA (en 99 et 2003). Auteur d’un incroyable quadruple double en 1994, l’ancien marines fit également honneur à son pays en remportant le championnat du monde en 1986 et deux titres olympiques (92 et 96).
4) Patrick Ewing (1985-2002) New-York, Seatlle et Orlando
Bien plus qu’une icone, Patrick Ewing est l’emblème des New-York Knicks. Le colosse de la Big Apple s’est battu en vain durant toute sa carrière pour décrocher ce titre qu’il voulait tant. Barré dans sa course par Jordan et ses Bulls, puis échouant d’un rien en 1994 face à Olajuwon en finale et absent sur blessure en 99 face à Robinson, le vieux lion, membre indiscutable de la Dream team de Barcelone est aujourd’hui assistant coach des Charlotte Bobcats.
5) Alonzo Mourning (1992-2008) Charlotte, Miami, New-Jersey et Miami
Le guerrier ultime. Une rage constante et contagieuse. Un infatigable combattant qui a du mener de front plusieurs batailles, dont l’une plus importante que les autres. Ayant subit une transplantation du rein, Mourning est revenu sur les parquets avec une abnégation décuplée. Aux cotés du Shaq, il remportera en 2006 le titre de champion avec Miami, le club de son cœur… On retiendra avant tout ses nombreux contres ravageurs, même si parfois, cela lui a valu de figurer sur de mémorables posters-dunks…
6) Dikembe Mutombo (1991-2009) Denver, Atlanta, Philadelphia, New-Jersey, New-York, Houston
Impossible de ne pas se rappeler de ce bon vieux Mutombo. Son rituel du « not in my house » après avoir infligé un contre est devenu mythique. Quatre fois meilleur défenseur de la NBA, « Deke » a été l’un des principaux facteurs du magnifique parcours des Sixers en 2001. En rempart défensif ultime, le quatrième choix de la draft 1991 n’a malheureusement pas suffit face aux Lakers d’un O’Neal au sommet de son art. Très actif en dehors des parquets sur le plan humanitaire, Mutombo continue à aider au mieux le continent africain. Il est aujourd’hui ambassadeur de l’ONU et de la NBA pour le programme « Basketball without Borders«