Joueur emblématique de toute une génération, Moustapha Sonko reste encore aujourd’hui une référence pour bon nombre d’adeptes de la grosse balle orange. Issu des playgrounds de la banlieue parisienne, le basketteur d’origine Sénégalaise va rapidement détonner dans le paysage encore bien conservateur du basket français. A une époque où le poste de meneur de jeu est confié à des gestionnaires, peu scoreurs et toujours droit dans leurs bottes, le style de jeu flashy et parfois hors de contrôle de Sonko est à l’opposé de ce que peut incarner un Valéry Demory…

Hyper spectaculaire, aérien, explosif, la star du StreetBall se voit offrir une première opportunité en or de briller aux yeux du basket pro avec le club de Sceaux. Coaché par l’excellent Alain Weiz qui a l’intelligence de ne pas brider son protégé, il conduit le club des Hauts de Seine jusqu’au titre de champion de France de Pro B en 1993. Mais c’est avec Gravelines qu’il va découvrir la Pro A. Ne restant qu’une seule année dans le Nord, il retourne dans sa banlieue parisienne et évolue trois ans sous les couleurs de Levallois, club avec lequel son talent explose au grand jour (19.5pts, 5.3pds et 4.1 rbs de moyenne en 1997).
La NBA n’était pas (encore) prête pour Mouss…
Devenu un des tous meilleurs joueurs tricolore, il s’engage logiquement avec Pau-Orthez. Malgré des rapports souvent houleux avec le club Béarnais, il remporte le titre de champion de France (98) mais quitte le club pour rejoindre l’ASVEL. Après deux échecs douloureux en finale (99 et 2000), il décide de tenter sa chance en NBA en participant aux Summer camp des Grizzlies l’été 2000. Malheureusement, malgré un jeu taillé pour la grande ligue US, Mous n’est pas retenu et s’engage dans la foulée avec Malaga. Là il apprend la rigueur et la discipline sous les ordres de Maljkovic.

L’entraîneur Serbe tombe sous le charme du jeu de Sonko et en fait son principal relais sur les parquets. Le lien si fort qui uni les deux hommes va se poursuivre au Real Madrid. Boja impose au club de la capitale espagnole la signature de son nouveau protégé. Un titre européen (Korac 2001) et un national (2005) plus tard, le MVP français 2000 quitte la Liga ACB en 2007 après une dernière saison avec Alicante. Il prend une année sabbatique avant de revenir dans l’hexagone pour finir sa carrière de joueur sous les couleurs de Hyères Toulon et sous les ordres d’un certain Alain Weiz. La boucle est bouclée. Parallèlement à sa carrière en club, Mous a également connu 85 sélections en équipe de France avec comme point d’orgue l’inoubliable médaille d’argent décrochée aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000.

Son plus gros défaut aura été de naître quelques années trop tôt. Pur « combo guard » comme aiment l’annoncer nos amis américains, Mouss était un précurseur en la matière. Ni vraiment pur meneur de jeu, ni vraiment arrière shooteur, il incarna à la perfection le mélange de ces deux postes dont regorgent les franchises aujourd’hui. Malheureusement, à son époque, la NBA n’était pas encore prête à accueillir ce genre de joueur, surtout venant de l’étranger…
Aujourd’hui retiré des parquets, il est resté proche des terrains. Il est agent de joueurs et s’occupe du développement du basket en Afrique et plus particulièrement au Sénégal.