Tout le talent et l’énergie d’un extraordinaire LeBron James n’auront pas suffit. Le quadruple MVP a eu beau se démultiplier durant les six matchs de cette finale (35,8 points, 13,3 rebonds et 8,8 passes de moyenne) l’obstacle Warriors était trop haut pour un seul homme. Car sans vouloir dénigrer les J.R Smith, Timofey Mozgov et autre Tristan Thompson, les coéquipiers du King étaient très loin d’être à la hauteur de leurs adversaires. En terme de talent et de réserve, Golden State partait avec un (trop) gros wagon d’avance, surtout après l’énième blessure de Kyrie Irving lors du deuxième match. Déjà sévèrement handicapés avec le forfait de Kevin Love, touché à l’épaule dès le premier tour face à Boston, les Cavs étaient à cours de solution face à la bande de Stephen Curry. Le jeu proposé par les hommes de David Blatt s’est rapidement résumé à un cavalier seul de LeBron James, dont les performances historiques, resteront malheureusement éternellement entachées par cette quatrième défaite en six finale NBA disputées.

LBJ

Dur à encaisser cette quatrième défaite en finale pour un LBJ qui n’a pas grand chose à se reprocher

Mais commençons à rendre à César ce qui appartient à César et revenons sur la magnifique saison des Warriors conclue de la plus belle des façons par ce titre NBA, le premier depuis 40 ans ! Autour de leur artiste Stephen Curry, les hommes de Steve Kerr ont régalé durant toute la saison régulière. Encore jeunes et inexpérimentés, bon nombres d’observateurs doutaient de leur faculté à se surpasser en playoffs dans les moments chauds. Il n’en fut rien. Menés deux fois 2-1 (face à Memphis et les Cavs) les Warriors ont toujours su se regrouper et faire les ajustements nécessaires pour se dessiner le chemin de la victoire. Le parfait symbole de cette adaptation permanente reste la titularisation d’André Iguodala à partir du quatrième match des finals en lieu et place du pivot Andrew Bogut.

Iggy les bons tuyaux

Oublier le lourd pivot australien, pourtant irréprochable, et place au « small-ball » avec un cinq plus petit et donc forcément plus rapide. Ce choix tactique fut la clef du succès final de Golden State. Non seulement Iguodala réussi à faire baisser le pourcentage de LeBron James (39,5% aux shoots sur l’ensemble de la finale) mais le Scottie Pippen du pauvre se montra brillant en attaque et dans tous les compartiments du jeu (16 points, 5,8 rebonds et 4 passes de moyenne), au point de décrocher, un peu à la surprise générale le titre de MVP des finales (!)

André Iguodala

Quoi ? Moi MVP ? ok je prends…

On aurait sans doute préféré voir le spécimen Curry recevoir le trophée, mais les votants en ont décidé autrement (soit…). Il n’en reste pas moins que la symbolique de cette récompense vient également mettre en avant le collectif des Warriors, à l’opposé du festival personnel et solitaire de LeBron James. Promis à un bel avenir, les joueurs de la baie de San Francisco devraient encore faire parler d’eux dans les années à venir, ayant pour eux la jeunesse et la richesse d’un effectif bien soudé. Quand aux Cavaliers, peu épargnés par les blessures, ils repartiront une fois de plus à l’assaut d’un titre que toute une ville attends depuis trop longtemps maintenant…

Le mini-movie du game 6 :