S’il y a bien un joueur hormis Nowitzki pour qui bon nombre d’observateurs de la grosse balle orange se sont réjouis de voir (enfin) remporter le titre suprême, c’est bien Jason Kidd. Meneur de jeu de génie, légende vivante de la fac de California, le numéro 2 des Mavs goûte au sublime après 17 longues années passées sur les parquets NBA. Une récompense on ne peut plus méritée pour celui qui fut élu parmi les 50 meilleurs joueurs de l’histoire. Souvent bien placé mais jamais payé, tel aurait pu être la synthèse de la carrière du natif de San-Francisco.

De meilleur rookie à champion NBA

Drafté en deuxième position par Dallas, Kidd trouve très vite ses marques chez les pros. Elu rookie de l’année en compagnie de Grant Hill, il forme alors avec Jamal Mashburn et Jimmy Jackson un trio promis à un avenir certain. Mais malgré des statistiques reluisantes, le bel effectif texan explose. Envoyé à Phoenix, Jason Kidd continue de régaler ses partenaires et devient un maître dans l’art si compliqué du triple double (avec un total de 107 triples double, il se place en 3ème position derrière Oscar Robertson et Magic).

En 2001, rebelote, il traverse cette fois ci le pays et débarque chez les Nets du New-Jersey. Véritable maître à jouer de sa formation, Kidd réalise des prouesses et emmène dans son sillage ses coéquipiers qui ne cessent de se bonifier à son contact. Par deux fois les Nets atteignent la finale. Et par deux fois, faute d’arguments intérieurs dignes de ce nom, ils se verront corriger par les Spurs (4-0 et 4-2). A l’époque, on parle de nouveau d’un transfert de Kidd vers le Texas, mais du coté de San Antonio contre un certain Tony Parker. L’échange avortera. Le maestro des Nets continue finalement à distiller les caviars sur la cote Est et il faudra attendre la saison 2008 pour qu’il rejoigne Dallas. La boucle est bouclée.

Même sans ses jambes de 20 ans, Jason Kidd a gardé son exceptionnelle vista et son impact sur le jeu est toujours aussi impressionnante. Au sein d’une formation qui base l’essentiel de son jeu sur le collectif et l’expérience de vieux briscards, le numéro 2 des Mavs se régale à servir Nowitzki et consorts. Si Dallas a connu son lot de (grandes) désillusions, la formation de l’exubérant Mark Cuban a fini par atteindre son objectif premier en remportant le titre cette année.

Un sacre dont l’apport de Kidd, s’il ne s’est pas manifesté statistiquement parlant, a été déterminant de part son impact sur le jeu, que ce soit défensivement (il s’est souvent sacrifié sur LBJ) et offensivement en organisant de mains de maître les systèmes offensifs de son équipe. Désormais libéré d’un poids, Jason Kidd peut tranquillement commencer à regarder en arrière avec le sentiment du devoir accompli. Un titre de champion NBA, deux titres olympiques, 10 sélections au all-star game, 5 fois meilleur passeur de la ligue, il peut envisager une douce fin de carrière, qu’il vient d’estimer entre 2 ou 3 saisons, à moins qu’un possible lock-out ne vienne changer la donne….

La vision de jeu de Jason Kidd racontée par les joueurs :