il aura fallu attendre que l’URSS botte les fesses des jeunes joueurs universitaires américains aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988 pour que l’Oncle Sam prenne réellement conscience qu’envoyer sa classe biberon ne suffisait plus pour s’imposer lors des compétitions internationales. Déjà, lors des Jeux de Munich de1972, un premier gros avertissement aurait du leur mettre la puce à l’oreille. Mais le yankee est fier et souvent (trop) confiant… Après de rapides concertations, la FIBA valide en 1989 la présence des joueurs professionnels aux Jeux. Dans la foulée, les responsables du basket US prennent immédiatement la décision d’envoyer leurs meilleurs joueurs avec la farouche volonté de remettre l’église au milieu du village.

URSS USA
D.Robinson et D.Manning impuissants face à A.Sabonis lors des J.O 88

Il n’en fallait pas plus pour que les rumeurs aussi inespérées qu’attendues concernant la constitution d’une dream team commencent à apparaître. Nous sommes au début des années 90, une période bénit pour le basket NBA, où des légendes se côtoient sur les parquets. En 1991, lorsque les premières stars ont validé leur présence à Barcelone, une photo est prise lors du all-star game à Charlotte. On y retrouve un cinq composé de Magic, Jordan, Barkley, Malone et Ewing. De quoi déjà faire saliver tous les passionnés.

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Une Une de rêve…

Si les joueurs annoncés font déjà tourner les têtes, les spécialistes notent l’absence de Larry Bird et Isiah Thomas. Le premier finira par rejoindre les superstars, fatigué de devoir répondre aux 47 appels quotidiens de son compère Magic. Pour Thomas, il n’y aura malheureusement pas de suite. Le double champion NBA, considéré par beaucoup comme le deuxième meilleur meneur de jeu all-time, paye ses relations conflictuelles avec Jordan. Même si le célèbre numéro 23 des Bulls démentira toute intervention et autres prétendues menaces, on se doute bien que la rivalité Détroit-Chicago et le comportement de Thomas ont pesé lourd dans la balance. Et ce même avec Chuck Daly au poste d’entraineur en chef.

Je t’aime moi non plus….

Seul Isiah manque à l’appel…

Mais ne boudons pas notre plaisir. La liste définitive de cet effectif est enfin dévoilé. Hormis le cas Thomas, toutes les superstars ont répondu présent à l’appel. Dernier à rejoindre la fantastique armada, Christian Laettner obtient le strapontin réservé au joueur universitaire. Cela s’est joué entre lui et un certain Shaquille O’Neal. Si aujourd’hui, ce choix peut sembler incongru, à l’époque, il ne souffre que de peu de contestation, tant l’intérieur de Duke sort d’une carrière universitaire remarquable sur tout point de vue.

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L’unique Dream Team au complet

La dream team est prête. Sur la papier du moins. Il reste à Chuck Daly et ses assistants à réussir à faire jouer ensemble toutes ces superstars peu habituées pour la plupart à partager la gonfle. L’histoire retiendra que la seule et unique défaite de cette super team aura lieu lors de leur premier match face à une équipe composé à la va vite de joueurs universitaires. Lors de ce match d’entrainement, les légendes NBA vont se faire surprendre par la bande de jeunes loups surmotivés emmenés par Bobby Hurley, Penny Hardaway et Chris Webber. Un mal pour un bien puisqu’à partir de ce jour, la route vers le titre olympique ne sera que balades et gros cartons.

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Clyde « the glide » Drexler s’envole face à Cuba

Première victime officielle, Cuba, lors du tout premier match des tournois des Amériques, qualificatifs pour les Jeux. Résultat final : 136-57 pour la dream team. La suite ne sera que du copier coller. Au delà des qualités offensives hors normes de tous ces joueurs, c’est surtout l’intensité défensive qui impressionne. Un véritable rouleau compresseur beaucoup trop haut, trop vite et trop fort pour ses adversaires.

Les deux MJ face à face lors de ce fameux match de légende à Monaco…

La ruée vers l’Or olympique restera un des meilleurs souvenirs pour tous. Les passionnés bien sur, mais également les adversaires, premiers à prendre des photos avec leurs idoles en plein échauffement d’avant match. Le public, qui suivra l’actualité au quotidien de cette équipe mythique tel des rock stars en tournée. Pour l’histoire, on se souviendra forcément de leur camp d’entrainement à Monaco. Le temps d’affronter l’équipe de France et de jouer le meilleur match que personne auquel personne n’a pu assister… On aura une pensée pour les huit équipes qui ont subi l’ouragan dream team à Barcelone avec forcément un pincement au cœur en pensant au regretté Drazen Pétrovic capitaine d’une valeureuse équipe de Croatie qui tomba avec les honneurs en finale (117-85). Pour les amoureux des chiffres, c’est Charles Barkley qui termine meilleur scoreur avec 18 points de moyenne. Patrick Ewing et Karl Malone se partage la place de meilleur rebondeur (5,3) et Scottie Pippen finit meilleur passeur avec 5,9 caviars par rencontre.

Magic, surement le plus heureux de tous lors de la remise de la médaille d’Or

Que reste t’il de cette magnifique équipe aujourd’hui ? Que de bons et beaux souvenirs. L’excellence par le jeu, des légendes concentrées et déterminées à s’imposer collectivement en mettant le temps d’un été leurs égos de coté. Il n’y aura surement jamais plus d’autres équipes aussi fortes et aussi emblématique que le fut cette dream team. Alors prenez un instant pour re-savourer les meilleures actions de ces douze légendes réunis sous un même maillot :