S’il y en a un qui peut légitimement donner ses impressions sur les Knicks nouvelle version, c’est bien Patrick Ewing. Le pivot légendaire de la Big Apple, désormais assistant coach à Orlando, s’est récemment fendu, non sans un brin de nostalgie, de commentaires élogieux sur l’effectif new look de son ex franchise préférée.

knicks

Le duo Riley-Ewing, star des Knicks du début des 90′

Tout en se déclarant impressionné par la puissance du trio Anthony-Billups-Stoudamire, le grand Pat n’a pu s’empêcher d’émettre des comparaisons avec « ses » Knicks à l’époque où le gang de New-York sévissait en NBA. Pour tous les fans de l’équipe préférée de Jacques Monclar, les souvenirs des luttes acharnées que se livraient les Knicks avec leurs différents concurrents directs sont alors réapparus. Comment ne pas se rappeler de la défense de fer qu’infligeaient les chiens enragés de Pat Riley puis de Jeff Van Gundy à leurs adversaires ? Beaucoup s’y sont cassé les dents (au propre comme au figuré…). La ligue a même du procéder à l’instauration de nouvelles règles (finit le temps des bonnes vieilles « antennes ») afin de limiter l’impact défensif sur le jeu. Ceux qui se rappellent du pressing tout terrain de Derek Harper, les mains constamment collées sur les hanches de Kenny Smith lors de la finale de 94 comprendront mieux pourquoi. Mais le grand malheur des Knicks, c’est d’être toujours tombé sur un os. Ça commence par les inévitables Chicago Bulls, ennemis jurés et respectés du Madison Square Garden. Les coéquipiers d’un Michael Jordan au sommet de son art ont, pendant 4 ans, empêché New-York de voir plus loin que la finale de la conférence Est.

knicks

« THE » Dunk

Mais que cette rivalité fut belle. Certes, il ne faisait pas bon montrer aux enfants les fréquentes empoignades ou autres bonnes grosses fautes, mais quelle intensité ! D’un coté, l’élégance et le talent avec Jordan, Pippen, Grant, de l’autre, la combativité et la hargne d’Ewing, Starks et Oakley. Des matchs et des actions restés dans la légende des playoffs. Et puis, sa majesté annonce son retrait des parquets, la voie à l’Est est dégagée. Les protégés de Spike Lee se qualifient logiquement pour la grande finale mais tombent sur des Rockets emmenés par un intouchable Hakeem Olajuwon. Plus qu’une défaite (4-3), une énorme désillusion.

knicksLes années se suivent, l’effectif change comme les adversaires. Allan Houston, Larry Johnson ou encore le sulfureux Latrell Sprewell arrivent. Indiana et Reggie Miller deviennent les nouveaux bourreaux. New-York se bat, mais n’arrive toujours pas à passer les obstacles. Pourtant, lors de la saison 98/99, alors que les Knicks se qualifient in extremis pour les playoffs, ils réalisent exploits sur exploits et deviennent la première équipe de l’histoire à atteindre la grande finale en ayant finit 8ème et dernier qualifié pour les playoffs. Malheureusement, la blessure de Pat Ewing, touché au tendon d’Achille, anéantira les chances de succès face à l’altitude et la puissance du duo Duncan-Robinson. L’année suivante, l’impensable se produit, Patrick Ewing est transféré à Seattle. Une page se tourne à New-York. Les années 90 resteront dans les mémoires du connaisseur public du Madison. Hélas, certains facteurs n’ont pas permis aux joueurs de la grosse pomme de décrocher le Graal… Il s’en suivra de longues saisons de frustrations et d’errances marquées par les frasques d’un Isiah Thomas à la ramasse. Le raté de la venue annoncée et souhaitée de LeBron James à l’intersaison à faillit replonger toute une ville dans la morosité avant qu’Amare Stoudemire ne pose ses valises, rejoint depuis le break du all-star par le duo Anthony-Billups. Les victoires resurgissent avec l’espoir qui les accompagne. New-York a enfin retrouvé une équipe digne de ce nom, avec des stars et un public toujours aussi expert en la matière, de quoi redonner le sourire au vieux Pat Ewing…