Pour tous ceux qui n’avaient pas encore eu la chance de voir évoluer Juan-Carlos Navarro, le dernier Euro leur aura permis de se faire une idée de l’étendue de l’immense talent de l’arrière barcelonais. Au sommet de son art, la bomba a évolué sur une autre planète à partir des quarts de finale jusqu’au sacre de l’équipe espagnole. Véritable artiste de la grosse balle orange, Navarro est un pur produit de la formation ibérique.
Fidèle de chez les fidèles au F.C Barcelone, il n’a quitté son club de coeur qu’une saison (2007-2008), juste histoire de passer du bon temps avec son meilleur ami Pau Gasol chez les Memphis Grizzlies et d’aller voir comment on jouait au basket de l’autre coté de l’Atlantique. Cette parenthèse refermée, « Jean-Charles » regagna la Catalogne. Certaines mauvaises langues voyaient dans ce retour express un aveu d’impuissance et une mauvaise acclimatation au jeu made in NBA. C’était bien mal connaître le bonhomme.
Auteur d’une première (et donc dernière) saison plus que correct (10.9 points, 2.5 rebonds et 2.2 passes en 25 minutes de temps de jeu), le MVP du dernier Euro a simplement posé le pour et le contre et a décidé de rentrer jouer au pays. Un (très) bon salaire, sa famille et ses amis comme voisins, l’amour du public, un club ambitieux qui règne sur le vieux continent, peut on vraiment se poser longtemps des questions ? Quoi qu’il en soit, durant l’intersaison qui a suivit son départ des Grizzlies, les Los Angeles Lakers ont invité le Barça à disputer un match amical en guise de préparation. L’occasion pour Navarro de balayer d’un trait (ou d’un shoot) les derniers septiques qui doutaient encore du réel talent de la bomba.
Bien que défait (108-104), Barcelone n’a pas démérité, loin de là. Les stars de L.A ont notamment assisté impuissantes au « Navarro show ». En 42 minutes passées sur le parquet, il finit avec la ligne de statistique suivante : 34 points (7/13 à trois points) 6 rebonds et 7 passes décisives. De quoi (peut être) laisser des regrets aux Grizzlies, mais sûrement pas au Barça et à l’Euroleague, qu’il continue encore de dominer de la tête et de ses petites épaules, lui qui devrait bientôt dépasser le tout jeune retraité Marcus Brown et devenir le meilleur scoreur de l’histoire de la compétition reine du vieux continent.