tumblr_mqzgrm7GD71qznj8ho1_500Des gros transferts de superstars, la NBA en a connu un bon paquet. Que ce soit durant la trêve estivale ou en cours de saison, nombreuses ont été les équipes tentées de chambouler leur effectif en recrutant le joueur censé les faire gagner, mais rares sont celles qui ont atteint rapidement leur objectif. Au cours des dernières décennies, deux exemples sortent incontestablement du lot. On pense au transfert de Rasheed Wallace d’Atlanta à Détroit en 2004 et à celui de Clyde Drexler, parti de Portland pour rejoindre les Houston Rockets en 1995. Ces deux trades ont en commun d’avoir conduit leurs équipes respectives jusqu’au titre de champion l’année même du transfert. C’est sur celui impliquant Clyde Drexler que je vous propose de revenir aujourd’hui.

Alors que les Rockets, champions en titre, avancent sereinement dans la saison régulière, le 14 février 1995, avec un plus que correct bilan de 30 victoires pour 17 défaites, la formation texane décide de frapper un grand coup en envoyant Otis Thorpe, fidèle précieux combattant de l’ombre (13,3 points et 8.9 rebonds de moyenne avant d’être transféré) à Portland en échange de Clyde Drexler (Marcelo Nicola et Tracy Murray font également parti du deal). Pour beaucoup, même si Drexler est une superstar dont les qualités ne sont plus à démontrer, ce transfert est très risqué. Chambouler son effectif et son fond de jeu en plein milieu de saison est un pari que bon nombres d’observateurs jugent alors chaotique.

2021Pour un joueur, ce changement d’air est une bénédiction. Véritable star local, Drexler, qui a fait ses études à l’Université de Houston, retrouve son ancien coéquipier Hakeem Olajuwon avec lequel il passa trois années de rêve sous le maillot des Cougars. Comme annoncé, l’alchimie ne va pas se créer immédiatement. En rodage, les Rockets finissent péniblement la saison régulière à la sixième place de la conférence Ouest, avec un bilan de 47v et 35d. Abordant les playoffs avec la seule certitude de n’avoir jamais l’avantage du terrain, les hommes de Rudy Tomjanovich vont tour à tour déjouer les pronostics. Menés 2-1 face au Jazz puis 3-1 face à Phoenix (voir ici), les coéquipiers de Kenny Smith vont à chaque fois renverser la vapeur et se qualifier pour le tour suivant. En finale de conférence, les Rockets affrontent les Spurs dans un duel 100% texan. Portés par un immense Olajuwon (35,3 pts et 12,5 rbds de moyenne sur la série) qui donne le tournis à David Robinson , « The Dream » et sa bande se qualifient (4-2) pour leur deuxième finale NBA consécutive.

Ils sont confrontés alors au jeune et prometteur duo Penny Hardaway – Shaquille O’Neal du Magic d’Orlando. Ultra talentueux mais manquant cruellement d’expérience, les jeunes pouces de Floride ne vont pas peser très lourd face au vécu du champion en titre et à la soif de victoire d’un ultra polyvalent Clyde Drexler (21,5 pts, 9,5 rbs et 6,8 pds de moyenne en finale) qui accède enfin au nirvana, douze ans après ses débuts sur les parquets NBA. Enfin sacré, « The Glyde » ne peut s’empêcher de laisser éclater sa joie. Et lorsque le commentateur lui demande ce qu’il ressent sur le moment présent, le numéro 22 des Rockets lache alors un inoubliable « How sweet it is ! »

Résumé vidéo du parcours de Drexler avec Houston en 1995 :