Alors que la March Madness bat son plein au pays de l’oncle Sam, je vous propose de revenir sur le parcours universitaire des quatre joueurs français qui ont le plus brillé sur les parquets NCAA. Véritable vivier et producteur de futurs champions, le basket universitaire américain est un championnat ultra dense qui ne compte pas moins de 351 équipes répartis en 32 conférences (!). Les vrais stars ne sont pas les joueurs, qui n’ont naturellement pas le droit de toucher un quelconque salaire, mais les coachs, rémunérés pour certains à prix d’or.

Les quatre fantastiques…
Dans cette antichambre de la NBA, les meilleurs espoirs peaufinent leurs gammes et apprennent les rouages du basket collectif. Le tout face à un des supporters toujours plus nombreux et plus fanatiques. C’est dans cette douce folie que plusieurs de nos meilleurs joueurs tricolores ont choisi d’évoluer avant de basculer dans le monde professionnel. Voici les quatre joueurs français qui ont connu le plus de réussite personnelle en NCAA :
1) Joakim Noah. L’actuel pivot des Chicago Bulls est sans conteste celui qui a connu la plus belle carrière universitaire. Natif de New-York, le fils de Yannick est arrivé en France à l’âge de trois ans avant de redécoller vers la grosse pomme dix années plus tard. Passionné de basket, il porte le maillot de plusieurs high school de l’état et se fait assez vite remarquer. En 2004, il choisit de rejoindre l’université de Florida. Le meilleur défenseur NBA 2014 va passer trois saisons chez les Gators, trois saisons durant lesquelles sa hargne, sa soif de victoires et sa bonne humeur vont le propulser sur le devant de la scène sportive et médiatique. Après une saison freshman tout en rodage, il explose véritablement lors de sa seconde année. Entouré de joueurs de talent formant un cinq majeur explosif, Noah va emmener son équipe jusqu’au titre national et est élu MOP du Final Four. Annoncé alors dans les dix premiers choix de la draft, le numéro 13 des Gators décide de rester une année de plus sur le campus floridien avec ses potes. Sage décision, puisque qu’avec le même cinq majeur, Florida réalise le doublé, une première depuis la bande à Christian Laettener et Grant Hill avec Duke en 1992. Tirant un trait sur sa dernière saison senior, Noah sera drafté par les Bulls à la 9ème place lors de la draft de 2007.
Ses stats lors de ses trois saisons universitaires (via basketball-reference) :
2) Tariq Abdul-Wahad. Le pionnier. A une époque où les jeunes joueurs français peaufinent leurs gammes dans les centres de formations de l’hexagone, celui qui s’appelait encore Olivier Saint-Jean est un jeune espoir prometteur d’Evreux qui décide de tout plaquer pour aller tenter sa chance de l’autre coté de l’atlantique. Un pari complètement fou à l’époque et qui fait sourire certains. Il atterri dans la prestigieuse fac de Michigan. Après deux premières années prometteuses mais limitées niveau temps de jeu, il choisit de changer d’université et s’engage pour la modeste fac de San José State. Se convertissant à l’Islam, il change de nom et devient Tariq Abdul Wahad. Multipliant les séances d’entraînement, sa progression est fulgurante. Véritable star de l’équipe, il réalise des cartons en attaque et finit sa dernière année avec l’impressionnante moyenne de 23.8 points par match. Le pari insensé de l’ancien pensionnaire du centre de formation d’Evreux est plus que réussi, puisque ses performances lui valent d’être sélectionné par les Sacramento Kings à la 11ème place lors de la draft 1997. Il deviendra quelques mois plus tard le premier français à évoluer en NBA. Honneur suprême, son maillot floqué du numéro 3 a été retiré et trône désormais au plafond de son université.
Les stats de Tariq Abdul-Wahad lors de ses quatre années en NCAA (via basketball-reference) :
3) Ronny Turiaf. On a souvent tendance à l’oublier, mais notre bon vieux Ronny Turiaf a eu une brillante carrière universitaire. Ayant choisit d’opter par la case NCAA après son apprentissage à l’INSEP, le champion d’Europe cadet 2000 attéri dans la petite université de Gonzaga. Il y passera quatre années durant lesquelles son tempérament d’infatigable guerrier le fera rentrer dans l’histoire de sa faculté.

Le guerrier par excellence
Il sera notamment élu joueur de l’année de sa conférence, la WCC avec de solides statistiques (voir tableau ci dessous). Malgré une excellente dernière saison sénior, la manque de médiatisation et la faible réputation de Gonzaga feront longtemps hésiter les recruteurs lors de la draft 2005. Il faudra attendre le second tour pour que les Lakers le sélectionne à la 37ème place.
Les stats de Ronny Turiaf lors de ses quatre saison à Gonzaga (via basketball-reference) :
4) Jérome Moïso. A l’instar de Ronny Turiaf, Jérome Moiso est passé par l’INSEP avant de choisir l’option NCAA. Considéré encore aujourd’hui comme l’un des plus gros potentiel du basket français, l’intérieur guadeloupéen attéri dans la prestigieuse université de UCLA après avoir passé une année en high school histoire de peaufiner son anglais. Aux cotés du futur meneur all-star Baron Davis, Moiso réalise quelques grosses performances, souvent contre de grosses écuries. Son agilité et ses qualités physiques hors normes séduisent la plupart des recruteurs. Après une deuxième saison somophore des plus prometteuses, il choisit de tirer un trait sur ses deux dernières années universitaires en faisant directement le grand bon pour la NBA qui lui tend les bras. Il est choisit en 11ème position de la draft 1999 par les Boston Celtics.
Vidéos :
Reportage diffusé sur Canal + sur les débuts en NCAA à Michigan de Tariq Abdul-Wahad :
Reportage sur les années LSU de Tariq Abdul Wahad :
Reportage sur Jerome Moïso à UCLA (1998-1999) :