Bien sur, mon choix du titre, en référence au film de Spielberg, est quelque peu provocateur, mais au fond, il n’est pas si éloigné que ça de la vérité. Avant toute chose, Allen Iverson était un joueur unique. Du haut de son mètre 80 et de ses 75 kilos tout mouillé, le natif d’Hampton en Virginie a réussi l’exploit de dominer la ligue pendant plusieurs saisons. Ses quatre titres de meilleur marqueur NBA, ses onze sélections au all-star game pour deux titres de MVP et son titre de MVP de la ligue en 2001 démontrent bien l’immense talent individuel dont était pourvu l’ex star des Sixers. Un incroyable arrière, infatigable scoreur, qui est devenu une idole pour un grand nombre de jeunes fans à travers le monde. La raison de son succès populaire est simple, contrairement aux doubles mètres bodybuildés, Iverson avait l’avantage que le public pouvait facilement s’identifier à lui. Voir cette sorte de puce insaisissable se donner à 100% tous les soirs a inspiré et donné de l’espoir à tout un public.

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Face à Michael Jordan lors de sa saison rookie

Seulement, il m’est difficile de classer le numéro 3 des sixers parmis les plus « grands ». Principal cause de ce choix, Iverson était avant tout un soliste, un génie de soliste certes mais un soliste avant tout. Un critère connu et indéniable qui sépare les stars des superstars est la faculté à rendre les autres meilleurs, et de ce point de vu là, on ne peut pas dire qu’A.I rentre dans cette catégorie. Monopolisant la gonfle, adepte de la conservation de balle et des crossovers à répétition, le little show-man ne refusait jamais un shoot. Une stat traduit parfaitement ce ressenti : lors de la saison 2001-2002, Iverson termine meilleur marqueur de la ligue avec une moyenne de 31,4 points par match, mais avec un pourcentage aux tirs de 39,8%, soit l’équivalent d’un 11/28 aux shoots par rencontres…

L'évolution du look d'A.I à travers les années

L’évolution du look d’A.I à travers les années

Comme beaucoup de joueurs avant lui qui n’avaient que le basket en guise de porte de sortie, Iverson a connu beaucoup de mésaventures en dehors des parquets. Problèmes financiers, problèmes de coeur, des fréquentations douteuses, un coté bling-bling ouvertement assumé… Le little big man avait un coté sombre assez développé. Ayant terminé sa carrière sur des dernières saisons plus que mitigées, on ne retiendra d’Iverson que ses années à Philadelphia, son deuxième chez lui. La toute récente cérémonie où les Sixers ont retiré son maillot floqué du numéro 3 a montré s’il en était encore nécessaire, tout l’amour que porte (encore) le public pour son ex star.

Iverson lors de la cérémonie du retrait de son maillot

Iverson lors de la cérémonie du retrait de son maillot

S’il ne fallait retenir qu’un match, qu’un exploit parmis les exploits individuels qu’a accompli Iverson, ce serait à n’en pas douter le premier match de la seule finale NBA qu’il ait disputé en 2001 face aux Lakers. Outsiders attitrés, les Sixers, à la surprise générale, déjouent alors tous les pronostiques et remportent cette première rencontre sur le score de 107-103, avec 48 points, 5 rebonds, 6 passes et 5 interceptions d’Allen Iverson, mais à 18/41 aux shoots… :