Grant Hill et Jason KiddLe temps passe vite, très vite, trop vite. A une époque où la consommation règne en maître et où l’on peut rapidement atteindre aussi bien les sommets que les abysses en terme de médiatisation, les cas de Grant Hill et Jason Kidd détonnent du paysage sportif de la NBA. Les deux compères ont annoncé la semaine dernière leur fin de carrière. Des retraites certes prévisibles vu leur âge (40 ans), mais qui laissent un petit pincement au cœur pour toute une génération de passionnés dont je fais bien évidemment partie. Arrivés la même année dans la ligue, les deux joueurs, déjà stars universitaires, vont éclabousser de leur talent la NBA dès leurs premières saisons. Elus co-rookies de l’année (1995), leurs carrières vont connaître ensuite des trajectoires bien différentes.

Jason Kidd NetsMeneur de jeu ultra complet, adepte des triples doubles, Jason Kidd va jouer pour quatre clubs différents (Dallas, Phoenix, New-Jersey et New-York) avec lesquels il ne cessera de faire briller ses partenaires. Deux fois finaliste malheureux avec les Nets (2002-2003), il connaîtra la consécration suprême en devenant enfin champion avec Dallas en 2010 aux cotés de Dirk Nowitzki. Il finit sa carrière à la deuxième place des meilleurs passeurs de l’histoire (12091 « assists ») derrière l’indétrônable John Stockton et troisième au plus grand nombre de triple-doubles (105).

Grant HillPour Grant Hill, l’histoire est différente. Au sommet de son art pendant ses six premières saisons sous le maillot des Pistons (22.1, 7,7 rbs et 6,2 passes de moyenne !), l’ancien ailier de Duke va connaître un véritable enfer dès ses premiers pas avec son nouveau club d’Orlando, la faute à des blessures à répétition à une cheville qui refuse de guérir correctement. Pendant les cinq années en Floride, Hill ne disputera que 200 matchs sur 492 possibles… Un drame pour ce fantastique joueur qui ne retrouvera jamais son véritable niveau. Son second transfert sous le soleil de Phoenix lui redonnera une seconde jeunesse. Le staff médical des Suns, connu pour faire des miracles, va permettre à sa nouvelle recrue de redécouvrir les joies de courir et sauter sans douleurs. Mais contrairement à Jason Kidd, Grant Hill ne connaîtra jamais le frisson des finales. En tout et pour tout, il ne passera qu’une seule fois le premier tour des playoffs avec les Suns.

Une chose rassemblait ses deux stars incontournables, leurs classes (et leurs attitudes) sur le terrain. Toujours élégants et respectueux du beau jeu, Hill et Kidd ont constamment fait l’unanimité auprès de tous les coéquipiers qu’ils ont pu côtoyer durant leurs carrières respectives.

Grant Hill et Jason Kidd

Deux gentlemen altruistes qui quittent les parquets à une époque où l’individualisme règne en maître. Ces deux bons et beaux représentants de la grosse balle orange vont manquer au paysage NBA, du moins sur les terrains, car avec leurs expériences du jeu et leurs QI basket, on ne doute pas une seconde que l’on sera très vite amené à les revoir en costard cette fois-ci, surement dans des rôles de coach (Kidd) ou de manager (Hill)…