Après une nouvelle défaite face aux étonnants Wizzards, les Bulls se retrouvent désormais menés deux victoires à zéro. Si l’on s’en remet aux statistiques, les coéquipiers de Joakim Noah ont moins de 10% de chance de se qualifier pour le tour suivant. Et si l’on pousse encore un peu plus loin, il faut remonter 21 ans en arrière pour retrouver une qualification de Chicago après avoir été mené 2-0. C’était en 1993, à une époque où les premiers tours se jouaient au meilleur des cinq matchs. L’excuse occasion était trop belle pour revenir sur ce duel qui avait alors opposé les Bulls à leurs meilleurs ennemis de l’époque : les New-York Knicks. Après les avoir une première fois humiliés (3-0) en 91 au premier tour, puis (très) difficilement éliminés (4-3) en 1/2 finale de conférence l’année suivante, les Bulls retrouvent donc en 93 les joueurs de la Big Apple pour une troisième fois consécutive, et cette fois ci en finale de conférence.

Du respect dans la bataille…

Forts de leur première place acquise au cours de la saison régulière, les Knicks ont l’avantage de recevoir pour les deux première rencontres. Un bénéfice dont vont pleinement profiter les hommes de Pat Riley, puisque qu’après les deux matchs au Madison Square Garden, ils se retrouvent un peu à la surprise générale avec cet avantage de 2-0. Maladroit (22/59 cumulé sur les 2 matchs), Jordan est bien tenu par John Starks, son chien de garde attitré. On croit alors les Bulls bien mal embarqués, la suite va prouver le contraire.

Jordan à un contre quatre

Jordan à un contre quatre

Bien que toujours (très) fâché avec son shoot (3/18 sur ce game 3), Jordan va partager la gonfle (11 passes) et très vite, les Bulls vont se détacher pour s’envoler vers une large victoire (103-83). Critiqué de toute part, His Airness, qui tourne à 32% de résussite sur les 3 premiers matchs, va une énième fois faire taire les critiques en survolant le game 4. Auteur de l’un de ses meilleurs matchs en playoffs, il plante 54 points (18/30) avec un joli et précieux 6/9 à trois points. Revenues à égalité, les deux équipes se retrouvent au Madison pour un cinquième match décisif qui sent la poudre. Rentrée depuis dans la légende, cette rencontre va se jouer, comme souvent dans ces cas là, sur de petits détails. Au triple double de Jordan (29pts, 14 pds et 10 rbs), Ewing répond par une énorme perf (33pts et 9 rbs). La fin de match est étouffante. Avec un tout petit point de retard et la possession, les Knicks ont par trois fois la possibilité de marquer sous les paniers par l’intermédiaire de Charles Smith. Mais l’intérieur New-Yorkais va se heurter à chaque fois à Horace Grant, Jordan et Pippen qui l’empêcheront tour à tour de scorer :

Le buzzer retenti, les locaux ont laissé filer une rencontre qui leur tendait les bras en se tirant notamment une grosse balle orange dans le pied en ne réussissant que 20 de leurs 35 lancers francs… Le sixième match à Chicago sera à l’image de la série, de grosses défenses, des ballons chauds et un quatrième succès des Bulls (96-88) qui vient anéantir les ambitions de titre des coéquipiers de Patrick Ewing…